lundi 2 novembre 2015

"Jeanne des falaises", de Catherine Ecole-Boivin



Edition: Editions Presses de la Cité (Terres de France)
Sortie: 29 Janvier 2015
286 pages



"J'ai dispersé mes doutes, pour rester, survivre à tous, le plus longtemps possible avec mon grand amour.

Est-ce la guerre qui m'a permis de devenir centenaire?

Je ne veux pas céder à la mort et lui chercher gribouille.

Je vis longtemps pour elle, non pas contre elle. J'ai un secret, ma grande histoire à moi, si dérisoire à l'échelle humaine. Elle se résume à un prénom, ce prénom me tient aux falaises et à ma terre, le vide n'est rien à côté du plein de ce que je vis en aimant à ma manière Germain."




"La belle Jeanne n'aime rien tant qu'arpenter les falaises sauvages de sa terre puissante, battue par les vents, caressée par les marées. Soumise depuis toujours aux ordres de sa mère, veuve inconsolable, et contrainte aux travaux des champs, Jeanne, d'une nature passionnée, s'évade grâce à ses lectures, à son amitié pleine de fantaisie avec Lara la voisine, et surtout à son amour pour Germain... Elle qui sera initiée par sa mère, accoucheuse à l'occasion, aux mystères de la vie n'enfantera jamais. Car il lui est défendu d'épouser Germain.

Alors, dans le secret de leur presqu'île, les deux jeunes gens vont écrire leur singulière histoire..."





Lorsque nous terminons le premier chapitre, nous découvrons que la narratrice, Jeanne, est en fait une femme de cent ans qui décide de raconter ce qu’elle a vécu. Avec émotion, nostalgie, poésie, et parfois rancœur, Jeanne fait le point sur sa vie et témoigne ; elle témoigne sur ses ratés, sur ses réussites, sur ses états d’âme, sur sa famille, sur son père qu’elle n’a pas connu et qu’elle a tant essayé d’imaginer. Et puis elle parle de Germain, l’amour de sa vie, l’homme qu’elle aime et vers qui son cœur se tournait depuis la plus tendre enfance.

Jeanne est née juste avant la guerre et a perdu son père après qu’il soit parti au combat, non pas d’un tir, ni de faim, mais d’une maladie. Elle n’était à ce moment là qu’une petite fille et n’a que très peu de souvenirs de son père à part le son de ses pas, mais a pourtant subi la grande tristesse  de sa mère.

Jeanne est aussi amoureuse. Amoureuse depuis sa plus tendre enfance du paysage de la Normandie et de ses falaises, de sa mer qui l’inspire, mais surtout…  surtout de Germain, qu’elle connaît depuis toujours. Pour les deux jeunes gens, leur destin est scellé : ils se marieront malgré les nombreuses absences de Germain à cause du service militaire.

Malheureusement, leurs projets vont vite tomber à l’eau quand la mère de Jeanne va refuser cette union, utilisant des faux prétextes ; cette mère n’a tout simplement pas envie de se séparer de sa fille qui l’aide énormément à la ferme et dans le travail. Elle ne veut pas être seule, et va donc interdire sa fille mais aussi son dernier fils (pour avoir un home à la maison) de se marier ou de partir de la maison.

J’ai admiré la force de caractère de Jeanne, que ce soit lorsqu’elle était petite fille par sa gentillesse et sa douceur ou lorsqu’elle ne s’est pas effondrée lorsqu’elle a été séparée de Germain. Mais malgré cette force de caractère, Jeanne n’a pas eu le courage de partir, et c’est ce qui m’a le plus agacé. Elle ne vivait plus pour elle mais pour sa mère. Sa mère, que j’ai détestée à cause de son égoïsme et de sa façon d’être , ses mensonges et son comportement.

J’ai bien aimé ce livre qui se lit assez vite mais qui pourtant, par moment, est un peu long par ses descriptions mais aussi par les actions de la vie quotidienne qui n’apportent finalement pas grand-chose au récit. Quelques fois les faits sont énormément détaillés, et d’autres fois une année est résumée en une ligne ; un juste milieu aurait peut-être été plus logique.

Mais ce qui m’a le plus déçu par rapport au résumé, c’est que l’histoire entre Jeanne et Germain n’a finalement été, j’ai l’impression, qu’une seconde partie du récit. J’aurais aimé plus m’attacher à Germain et à leur couple ; je m’attendais surtout à une histoire d’amour interdite, ce qui a été le cas, mais il ne faut pas lire ce roman seulement pour ça.

J’ai cependant beaucoup aimé la plume de l’auteure qui était vraiment très poétique et qui décrivait très bien les états d’âme, les joies et les tristesses de Jeanne. Aussi, le contexte historique est assez intéressant.
J’ai aimé que cette histoire se passe dans ma région natale, en Normandie, et en plus à La Hague, un endroit que je connais ; on va dire que ça a apporté un petit plus :p.



En bref, ce roman est une bonne lecture qui est agréable et qui se lit vite ; cependant il est parfois très frustrant, et l’histoire d’amour à laquelle je m’attendais n’a pas été mise en valeur.

2 commentaires:

  1. Ton début de chronique m'a direct attiré vers ce livre mais tes points négatifs me font hésiter, du coup ... Pas certaine que ce roman soit fait pour moi, vu la frustration dedans XD

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    1. Oui, énoooormément de frustration, je ne veux pas spoiler la fin mais... si tu le lis pour l'histoire d'amour dans ces cas-là je ne te le conseille pas haha ^^

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